La location Airbnb a connu une croissance exponentielle en France, mais cette popularité a conduit à une crise du logement dans certaines zones. Face à cette situation, une nouvelle législation a été adoptée pour encadrer les pratiques de location courte durée. Cette analyse se penche sur l’efficacité de la législation mise en place pour réguler ce marché en pleine expansion et sur les stratégies d’évitement développées par certains propriétaires.
EN BREF
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La location de meublés touristiques, en particulier via des plateformes comme Airbnb et Abritel, a connu une croissance exponentielle ces dernières années en France. Face à ce phénomène, les autorités ont engagé des réformes destinées à réguler ce secteur afin de répondre à la crise du logement qui touche de nombreuses villes. Cet article explore les nouvelles dispositions législatives mises en place, leur impact sur le marché de l’immobilier et les stratégies d’évitement adoptées par certains propriétaires.
Contexte de la nouvelle législation
Les villes françaises ont perçu une nécessité pressante de restreindre l’expansion des locations de meublés touristiques. Une loi adoptée en novembre dernier vise à réduire les avantages fiscaux dont bénéficiaient jusqu’alors ces pratiques. En conférant aux maires des outils pour juguler la proliferation de ces locations, la législation répond à une crise du logement qui s’accentue dans des zones tendues. Cette initiative a pour but de préserver le parc immobilier réservé aux résidents permanents des grandes villes comme Paris et Marseille.
Les nouvelles règles de location de meublés
Parmi les principales mesures instaurées, un plafonnement à 90 nuits par an a été mis en place pour la location d’une résidence principale sur des plateformes de location touristique dans certaines villes. Cette disposition vise à limiter l’utilisation des logements résidentiels à des fins commerciales. De plus, la déclaration d’une résidence secondaire comme résidence principale en vue de la louer sur des plateformes devient plus difficile, car elle nécessite une autorisation de changement d’usage auprès des mairies.
Les réactions des élus face aux contournements
Les élus, tels que Iaki Echaniz, député PS des Pyrénées-Atlantiques, ont déjà observé des tentatives de contournement de la loi. Un nombre croissant de propriétaires a eu recours à des stratégies d’évitement pour contourner les nouvelles réglementations. Cela englobe, par exemple, le classement de leur bien en hôtellerie pour bénéficier d’un abattement fiscal ou le recours à des coliving qui échappent à la réglementation stricte des locations touristiques. À Marseille, ces nouveaux modèles d’hébergement explosent, provoquant une inquiétude croissante chez les élus locaux.
Les pratiques de contournement des propriétaires
Les fonctionnalités de contournement des nouvelles lois locales commencent à émerger de façon significative. Certains propriétaires déclarent des fausses résidences principales, tandis que d’autres pratiquent des augmentations abusives de l’utilisation de leurs espaces pour contourner le plafonnement des 90 nuits. Des plateformes comme Airbnb encouragent parfois ces comportements en facilitant la création de multiples annonces pour un même logement.
Impacts sur le marché immobilier local
Les nouvelles régulations ont également une incidence directe sur le marché immobilier. L’augmentation de la réglementation des locations touristiques pourrait avoir pour effet de stabiliser les prix de l’immobilier dans certaines zones où la pression de la location touristique avait précédemment conduit à une augmentation des loyers. L’évaluation par les élus de leur efficacité est néanmoins une autre question : qui remplace une location touristique? Un logement vacant est généralement préférable à un logement utilisé abusivement pour des séjours courts.
Conseils pour les investisseurs
Face à ces évolutions législatives, il est essentiel pour les investisseurs d’adapter leur stratégie immobilière. Les modèles d’affaires impliqués dans la location, en particulier pour des biens destinés aux touristes, doivent s’aligner sur des conditions en perpétuelle mutation. Le bail mobilités, par exemple, a été cité comme étant une alternative prometteuse : la location de logements pendant huit mois à des étudiants ou à des employés en mission, tout en réactivant un loyer touristique pour les quatre mois restants est une combinaison lucrative mise en avant par de nombreux experts.
Analyse des mesures de contrôle
Des mesures de contrôle plus strictes, telles que l’interdiction d’utiliser des sociétés civiles immobilières (SCI) pour masquer la réalité des locations touristiques, visent à apporter une plus grande transparence sur le marché. Les communes, comme Paris, voient des résultats encourageants grâce à la mise en œuvre de ces mesures de contrôle. Toutefois, elles attendent maintenant la mise en place d’une plateforme numérique européenne de partage de données sur les locations de courte durée, promettant d’améliorer encore les capacités de contrôle des autorités locales.
Conclusion anticipée sur le sujet
Bien que la nouvelle législation sur les locations de meublés touristiques ait pour ambition de protéger le parc immobilier et d’améliorer la situation du logement dans les grandes villes, son efficacité réelle sera à évaluer au fil du temps, notamment face aux nombreux défis que pose la régulation d’un secteur en constante évolution. Les pratiques de contournement restent un obstacle majeur, et il appartient aux autorités de rester vigilantes pour assurer l’intégrité des réformes mises en place. Par conséquent, les investisseurs et les acteurs du marché devront naviguer avec précaution et s’adapter aux nouvelles exigences pour maximiser la rentabilité de leur portefeuille immobilier.
Pour en savoir plus sur les implications et les conseils liés à l’immobilier, je vous invite à consulter des articles pertinents tels que ceux sur la DPE et l’interdiction de location commerciaux, ou encore l’interdiction d’immobilier pour les russes, qui apportent un éclairage sur les diverses réglementations influant sur le secteur immobilier.
Aspects | Analyse |
---|---|
Objectif de la législation | Réduire la location touristique pour protéger le logement local |
Nouvelle régulation | Plafonnement à 90 nuits par an pour les résidences principales |
Contrôle des autorisations | Exigence d’une autorisation de changement d’usage pour louer |
Stratégies d’évitement | Augmentation des demandes pour des colivings et fausses résidences principales |
Sanctions | Amendes pour les combines illégales, comme la publication multiple d’annonces |
Données à partager | Attente d’une plateforme numérique pour le partage des données, prévue pour mai 2026 |
Impact sur les propriétaires | Moins d’opportunités d’obtention d’avantages fiscaux via des SCI ou conciergerie |
Retombées économiques | Soutien à l’économie locale, mais nécessité d’une régulation adéquate |
Amélioration du contrôle | Accès à des données précises sur les propriétaires et les types de résidence |

FAQ sur la nouvelle législation concernant la location Airbnb
Quelle est la principale modification apportée par la nouvelle législation sur les locations de type Airbnb ?
La législation vise à rendre la location de meublés touristiques moins avantageuse fiscalement et à fournir aux maires des outils pour limiter le développement de ces locations.
Quels outils sont à la disposition des maires pour réguler les locations touristiques ?
Les maires peuvent désormais accorder ou refuser des autorisation de changement d’usage pour les biens immobiliers, transformant une résidence secondaire en une activité commerciale.
Quelles sont les pratiques de contournement que les propriétaires pourraient adopter ?
Certains propriétaires peuvent décider de déclarer de fausses résidences principales, ou opter pour d’autres statuts qui échappent à la réglementation locale, comme la création de coliving.
Quelles sont les conséquences en cas de non-respect de la nouvelles réglementation ?
Les propriétaires qui mettent en œuvre des pratiques illégales peuvent faire face à de lourdes amendes.
Y a-t-il un plafonnement pour les nuitées autorisées sur les plateformes de location ?
Oui, la loi introduit un plafonnement de 90 nuitées par an pour la location d’une résidence principale sur des plateformes comme Airbnb, dans certaines villes.
Comment la nouvelle réglementation impacte-t-elle la rentabilité des locations touristiques ?
Certains propriétaires optent pour des combinations plus rentables, par exemple en louant un logement en bail mobilité pendant huit mois et en exploitant le bien comme une résidence de tourisme pendant quatre mois.
Quelles solutions sont mises en place pour contrer les pratiques d’évitement ?
La loi a restreint les possibilités de se cacher derrière des sociétés civiles immobilières (SCI) ou des conciergeries, qui sont désormais soumises aux mêmes régulations que les personnes physiques.
Quand est prévue la mise en place d’une plateforme numérique de partage des données sur la location courte durée ?
Cette plateforme est attendue pour mai 2026, selon un règlement européen, et doit permettre aux autorités locales d’avoir accès aux données nécessaires à la mise en œuvre de leurs mesures.
Quel est le point de vue d’Airbnb concernant la nouvelle législation ?
Airbnb affirme soutenir le règlement européen qui permettra d’améliorer le partage de données avec les autorités locales tout en préservant les opportunités économiques offertes par la location touristique.