Dans les Deux-Sèvres, la problématique des passoires énergétiques s’impose de plus en plus sur le marché immobilier. Depuis l’entrée en vigueur de nouvelles régulations, ces logements classés G au DPE ne peuvent plus être loués, poussant certains propriétaires à les vendre. Cette situation suscite un intérêt croissant de la part des investisseurs à la recherche de biens nécessitant des travaux de rénovation, créant ainsi des opportunités inédites dans ce secteur.
EN BREF
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Dans un contexte où les exigences réglementaires en matière de performance énergétique des logements se renforcent, notamment avec l’interdiction de louer les biens classés G à partir de 2025, le marché immobilier des Deux-Sèvres connaît une transformation notable. Les passoires énergétiques, bien que problématiques pour leurs propriétaires, deviennent une opportunité d’investissement pour ceux capables de mener des travaux de rénovation. Cet article explore la situation actuelle du marché immobilier dans les Deux-Sèvres et les enjeux associés aux logements énergétiquement inefficaces.
Un paysage immobilier en mutation
À partir du 1er janvier 2025, les logements dont le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est classé G ne pourront plus être mis en location. Cela constitue un véritable coup de semonce pour de nombreux propriétaires, en particulier ceux possédant des biens sur l’ensemble du département des Deux-Sèvres. Selon les données de l’Ademe, les passoires énergétiques représentent aujourd’hui 11,32 % du parc immobilier local, se divisant entre 7,79 % pour les logements classés F et 3,53 % pour ceux classés G. Ces chiffres, bien que préoccupants, sont en deçà de la moyenne nationale, qui s’élevait à 13,9 % début 2024.
Les propriétaires face à la législation
Face à cette évolution réglementaire, plusieurs propriétaires choisissent de mettre en vente leurs biens. Deux éléments essentiels se dessinent : le premier est l’anticipation de ce changement par un nombre croissant de propriétaires, qui préfèrent vendre leur bien plutôt que d’entreprendre des travaux onéreux pour se conformer aux nouvelles normes. Il n’est pas rare d’entendre des professionnels du secteur exprimer que les logements classés G sont devenus de plus en plus rares à la vente.
Anne-Sophie Pain, gérante de l’agence immobilière Nestenn à Bressuire, souligne que les propriétaires ont souvent pris les devants, et par conséquent, la mise en vente des logements classés G semble plus être une exception qu’une règle. De plus, le gel des loyers des passoires énergétiques mis en place dès 2022 a également incité plusieurs propriétaires, souvent âgés, à prendre conscience de l’état de leur bien et à envisager des solutions.
Une opportunité pour les investisseurs
Pour les investisseurs, l’arrivée sur le marché de ces logements a constitué une véritable opportunité. Un artisan niortais a partagé son expérience : « Dès que je vois un immeuble pas trop cher et qu’il y a pas mal de travaux à faire, je fonce. » La demande de logements à rénover est forte, et ceux qui sont prêts à réaliser des travaux peuvent réaliser de bonnes affaires. Ainsi, la rénovation des logements classés F et G représente 90 % de l’activité de cet artisan et de nombreux autres dans le secteur.
Niort, en particulier, connaît une dynamique de marché intéressante. Bien que le nombre de biens à vendre soit faible, la rentabilité pour les investisseurs qui rénovent des biens pour les remettre en location est considérée comme « hors norme ». Ce phénomène attire l’attention des investisseurs souhaitant maximiser leur retour sur investissement.
Le marché reste dynamique mais tendu
Malgré un contexte général de baisse des transactions – avec un recul de 27 % des financements dans l’immobilier observé en 2024 – le marché des Deux-Sèvres demeure dynamique. Vincent Mouveroux, directeur général du Crédit agricole de Charente-Maritime-Deux-Sèvres, note que la vente des passoires énergétiques se fait avec une décote importante, ce qui attire de nombreux investisseurs. Ceux qui ne peuvent pas louer leurs biens classés F et G et qui ne désirent pas effectuer de travaux estiment qu’il est plus judicieux de céder leurs biens à des investisseurs.
François-Xavier Berthod, directeur de l’Agence départementale pour l’information sur le logement dans les Deux-Sèvres (Adil 79), constate que le marché « commence à se tendre ». Bien que la vente de passoires énergétiques soit une réponse à la législation qui évolue, il demeure encore des propriétaires réticents à se séparer de leurs biens, préférant attendre l’échéance de la mise en location en 2028 pour les logements classés F.
Les implications de la loi Climat et Résilience
Le vote de la loi Climat et résilience en 2021 a mis en lumière les enjeux énergétiques dans le secteur immobilier. Cette loi établit des restrictions sur les passoires énergétiques, incitant ainsi les propriétaires à envisager la vente de leurs biens. Certains ont déjà fait le choix de vendre à ce moment-là, tandis que d’autres attendent de voir l’évolution du marché et des réglementations avant de prendre une décision.
Les conséquences de cette loi sont multiples. Premièrement, elle amène de nombreux propriétaires à réévaluer la valeur de leurs biens et à envisager des rénovations coûteuses, mais nécessaires. Deuxièmement, les investisseurs avisés se positionnent pour acquérir ces actifs à prix attractif, dans l’espoir de les remettre aux normes et de les rentabiliser grâce à la location. Vendre un bien à DPE classe G devient ainsi une réalité à laquelle un nombre croissant de propriétaires devra faire face.
Un regard vers l’avenir
L’avenir du marché immobilier dans les Deux-Sèvres sera sans aucun doute influencé par la performance énergétique des logements. Pour les propriétaires de biens classés G, il sera crucial de naviguer dans cette nouvelle réalité en trouvant des solutions avant l’échéance fatidique. Les options incluent la vente rapide et l’anticipation des travaux de rénovation.
En parallèle, les investisseurs sont prêts à tirer parti des opportunités créées par la mise en vente de ces passoires énergétiques. Cela pourrait entraîner un renouveau du marché, où la réhabilitation de logements peu performants pourrait contribuer à l’amélioration de l’ensemble du parc immobilier régional.
Alors que les défis se multiplient, la nécessité de réformes et d’interventions pour renforcer la performance énergétique des logements devient primordiale. Le marché continue d’évoluer, et tous les acteurs doivent se préparer à naviguer dans ces eaux complexes. La question se pose donc : quelles stratégies adopter pour s’assurer une place dans ce marché en pleine mutation ? Prenez le temps d’explorer les informations complémentaires sur ce sujet, comme celles proposées dans cet article sur la location des logements ou cet article sur l’audit énergétique pour 2025.
Alors que l’immobilier demeure un secteur dynamique, l’impératif est de s’adapter aux évolutions législatives et de saisir les opportunités qui se présentent, notamment face aux passoires énergétiques. Cette transition pourrait modeler non seulement le paysage immobilier des Deux-Sèvres, mais également transformer la manière dont nous percevons et valorisons nos habitats.
Opportunités d’investissement dans les logements classés F et G
Critères | Détails |
---|---|
Pourcentage de passoires énergétiques | 11,32 % dans les Deux-Sèvres, moins que la moyenne nationale (13,9 %) |
Raisons de mise en vente | Retrait du marché locatif pour les biens classés G d’ici 2025 |
Comportement des investisseurs | Attirés par les logements nécessitant des travaux, investissement globalement rentable |
Dynamisme du marché | Malgré une baisse des transactions, certains investisseurs trouvent des opportunités |
Rénovation | Les artisans s’engagent dans la rénovation de 90 % de leur activité |
Anticipation des propriétaires | Beaucoup ont déjà pris des décisions avant les lois sur la transition énergétique |
État du marché immobilier | Marché commence à se tendre, reste dynamique malgré des incertitudes |
FAQ sur le marché des passoires énergétiques dans les Deux-Sèvres
Qu’est-ce qu’une passoire énergétique ?
Une passoire énergétique désigne un logement classé F ou G dans le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), indiquant une mauvaise efficacité énergétique.
Pourquoi les propriétés classées G ne peuvent-elles plus être mises en location ?
Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G ne peuvent plus être loués en raison de nouvelles réglementations visant à améliorer l’efficacité énergétique.
Quel est le pourcentage de passoires énergétiques dans le parc immobilier des Deux-Sèvres ?
Dans les Deux-Sèvres, les passoires énergétiques représentent 11,32 % du parc immobilier, avec 7,79 % de logements classés F et 3,53 % classés G.
Comment les investisseurs perçoivent-ils ces logements ?
Les investisseurs voient les passoires énergétiques comme une opportunité, notamment en raison des logements à rénover qui peuvent offrir des rendements intéressants une fois rénovés.
Est-ce que la mise en vente de ces passoires énergétiques est courante ?
L’arrivée sur le marché de ces logements est limitée, certaines agences signalent des mises en vente, mais cela reste rare.
Pourquoi certains propriétaires se séparent-ils de leurs passoires énergétiques ?
Certains propriétaires, souvent plus âgés, réalisent que leurs biens ne peuvent plus être loués et préfèrent les vendre à des investisseurs plutôt que de s’engager dans des travaux de rénovation coûteux.
Quelle est la tendance générale du marché immobilier dans les Deux-Sèvres ?
Malgré une baisse des transactions et des financements, le marché immobilier reste dynamique, en particulier pour les passoires énergétiques qui sont souvent vendues à des prix réduits.
Quelles sont les attentes pour le marché immobilier à l’avenir ?
Le marché immobilier dans les Deux-Sèvres commence à se redynamiser, mais il reste précautionneux et tendu en raison des nouvelles réglementations et des attentes des investisseurs.